Soleils sous la pluie

Soleils sous la pluie

Reprendre sur scène la mythique comédie musicale Chantons sous la pluie, immortalisée par le film de Stanley Donen avec les non moins mythiques Gene Kelly et Debbie Reynolds tient de la gageure ! C’est cependant le défi que Patrick Leterme et sa compagnie belge, Ars lyrica relève avec panache. 

Pour les fêtes de fin d’année, le Grand Théâtre de Provence offrait son large plateau aux déferlements hollywoodiens de cette œuvre pétillante qui rend compte avec humour du passage du muet au cinéma parlant. Certes, il ne fallait pas rechercher un « copié-collé » parfait du film ; le théâtre n’est pas fait pour cela.

Mais la vivacité des comédiens-chanteurs-danseurs, l’ingéniosité de la scénographie qui permet de passer aisément d’un tableau à un autre, usant parfois d’une malicieuse mise en abîme, surent pallier à l’impossibilité par exemple de la mise en scène du morceau de bravoure de « Make them laugh » interprété par le regretté Donald O’Connor ou la vision des studios de cinéma où sont filmés des scènes de western, ou encore les numéros de claquettes sur le bureau et les chaises du professeur de diction (auquel se substitue une sémillante professeure dans la version théâtrale) et tant d’autres scènes, sans compter la plus grande partie de Broadway Melody avec l’incomparable et vénéneuse (dans le film)  Cyd Charisse).

Chantons sous la pluie @ Pierre Bolle

Chantons sous la pluie @ Pierre Bolle

L’esprit de l’ensemble est préservé avec intelligence et dynamisme. On se laisse emporter par les dialogues savoureux en français pour l’occasion, les chants, heureusement en anglais, dont on retrouve les inflexions, soutenues par le Candide Orchestra dirigé depuis son piano par Patrick Leterme. Cette comédie musicale créée en juin 2021 à l’Opéra de Massy met ainsi en avant une phalange de jeunes talents qui durant deux heures quarante enchaînent avec brio les étapes scandées par des vidéos projetées sur écran et les rapides changements de décor.

On rit encore de la voix si caractéristique de la « dame qui zozote », Lina Lamont (superbe Marie Glorieux) qui a bien du mal à synchroniser sa voix au micro, on est séduit par la verve de Cosmo (Mickey de Marco), l’ami de Don Lockwood (Edouard Thiebaut qui a la lourde charge de la reprise du rôle tenu originellement par Gene Kelly) très à l’aise dans le tube Singing in the rain célébrant son amour tout neuf pour la délicieuse Kathy Selden (Marina Pangos, toute d’espièglerie et d’allant).

Chantons sous la pluie @ Gaël Bros

Chantons sous la pluie @ Gaël Bros

Les chorégraphies (Johan Nus et Sylvie Planche), les costumes (Gaël Bros Vandyck), les éclairages (Arnaud Delmotte), tout contribue à une soirée de paillettes. La reprise de Singing in the rain aux rappels sera dansée en imperméables dorés… Un vrai cadeau de Noël !

Spectacle vu le 21 décembre au GTP, Aix-en-Provence

Chantons sous la pluie @ Pierre Bolle

Chantons sous la pluie @ Pierre Bolle

Comment donner du corps aux ombres?

Comment donner du corps aux ombres?

Avec « Tatiana », l’inclassable danseur et chorégraphe Julien Andujar, seul en scène, rend son prénom à sa sœur qui est devenue le symbole des « disparues de Perpignan »

Juste au départ des gradins, un personnage affublé d’une perruque rouge asymétrique offre à chacun un bout de tortilla, entame une conversation, offre un sourire communicatif. « Vous êtes bien ? Plus faim ? » Le spectacle peut commencer. Tout est mis en doute. Sommes-nous dans une répétition générale ? L’esquisse de répétition de spectacle de danse vers la fin de la soirée est un numéro de haut vol : seul sur scène, Julien Andujar fait tous les personnages, les danseurs et danseuses, le chorégraphe, la costumière, le « regard extérieur ».

Auparavant il aura été l’avocat de la famille, sa mère, son père, une amie, un étrange « homme grenouille » (déguisé en grenouille) et surtout Valentina, extravertie dans ses cheveux rouges et ses tenues extravagantes, son « amie imaginaire » qui le tire vers la vie, la dérision, la légèreté malgré le caractère terrible de l’histoire vraie. Tatiana a disparu à 17 ans, elle n’aura jamais 18 ans et son frère est plus âgé désormais qu’elle ne sera jamais : ni son corps ni ses vêtements ne seront retrouvés ni le coupable. L’esquisse d’une robe en papier transparent découverte sous le tapis de la scène devient la figuration de cette absence, de cette abstraction au sens propre d’un être. Elle est érigée ici en héroïne d’une pièce qui se fait et se défait, se love sur elle-même, interpelle et s’interroge en un double mouvement, -oscillation tragique entre l’intime et le public.

Tatiana@Vincent Curutchet

Tatiana@Vincent Curutchet

Peu à peu l’acteur se dévoile, quitte son maquillage, ses costumes fantasques, sa voix de scène : le réel le rattrape, l’émotion n’emprunte plus aux fards leur carapace salvatrice. Sans l’artifice, l’être fait face au drame. C’est ici que naît la tragédie et que l’art commence, puisant dans la fragilité qui nous rend à l’humain.
La disparition rend impossible le deuil, le spectacle se transforme en cérémonie vivante, protéiforme, où danse, chant, rire, performance drag queen, humour, jouxtent avec la détresse, la noblesse des protagonistes malgré eux de cette fresque foutraque et bouleversante.

Vu le 14 décembre, Bois de l’Aune, Aix-en-Provence

Le degré zéro du théâtre

Le degré zéro du théâtre

Ovni inclassable dans l’univers du théâtre, La meringue du souterrain de la plasticienne Sophie Perez a investi l’espace du Bois de l’Aune

Dès l’entrée dans la salle, le spectateur est accueilli par un décor étrange, des moulages d’oiseau, de cheval, de têtes énormes en carton-pâte, de constructions décalées, disséminées sur les sièges de l’auditoire, tandis que le plateau semble être un album désordonné où se jouxtent des formes de meringue, de bonbons en gelée, de silhouettes de personnages cinématographiques et d’une bouche géante ouverte sur ses dents, surmontée de narines qui couleront vert à la fin de la pièce, on pourrait se penser au milieu des pages de Fluide Glacial, ce magazine délirant fondé par Gotlib, Alexis et Jacques Diament en 1975 et toujours sur les rangs.

Ne vous attendez donc pas au « bon goût » quelque peu suranné que pourrait avoir une séance d’introspection remplaçant l’éternelle madeleine proustienne par une meringue, triomphe du blanc d’œuf en transes. Une dame au double-menton tremblotant (Sophie Lenoir) arrive sur scène, attend en vain son rendez-vous, un monsieur dont la figure est entachée des mêmes attributs. Ce dernier ( Stéphane Roger) arrivera trop tard, réitérant le thème de la non-rencontre et du théâtre de l’absurde : on ne cesse d’attendre Godot, ici les mimiques font office de texte. Le texte, divisé en quatre parties aux titres à rallonge calligraphiés sur de larges ardoises noires, débarque sous forme d’un jeu délirant où une présentatrice déchaînée invite le public à deviner le dernier mot de citations célèbres, alors que son comparse se campe derrière une table de mixage qui amplifie les effets.

La Meringue du souterrain @ PH. Lebruman

La Meringue du souterrain @ PH. Lebruman

Chercher une logique dans ce bric-à-brac dément où les protagonistes endossent des rôles sans relation entre eux, semblent parfois jouer leur propre personnage, font une démonstration improbable de marionnettes, mettent en scène un canard péteur, peignent les jambes de l’une, montrent les fesses de l’autre, s’emparent de tout pour une performance effrénée, démontent les clichés, ignorent les frontières. Peut-on dire que les limites sont dépassées alors qu’elles ne sont même pas évoquées. C’est énorme, déroutant, fantasque, iconoclaste, et puise dans l’essence du rire la force de faire un pied de nez gigantesque à tous les modèles du « prêt à penser ». Salutaire et revigorant !

Les 7 et 8 décembre, théâtre du Bois de l’Aune, Aix-en-Provence

 

Concert « miracle » au GTP

Concert « miracle » au GTP

Malgré quelques péripéties météorologiques, la soirée aixoise fût lumineuse avec le somptueux Concerto pour piano de Grieg 

Tout avait pourtant été compromis pour cette soirée. Le hr-Sinfonieorchester Frankfurt, véritable institution, fondée en 1929 et aujourd’hui dirigée par Alain Altinoglu (depuis la saison 2021-2022 et dont le contrat a été prolongé jusqu’à la saison 2027-2028) comporte une centaine de musiciens (pensez ! on comptait le soir du concert aixois huit contrebasses). Un défi d’organisation, surtout lorsque la neige s’en mêle, rendant impraticables les pistes de l’aéroport. L’orchestre devait arriver la veille du concert, il dut se lever à cinq heures du matin du jour j afin de tenter une arrivée dans les temps. L’avion le laissa à Lyon, oublia quelques bagages… Il fallut affréter une flotte de cars jusqu’à Aix-en-Provence… Bref, « un petit concert-miracle » déclara Dominique Bluzet qui expliqua malicieusement les tribulations de l’orchestre, débuta avec une demi-heure de retard privant l’auditoire de la première pièce du programme, Dans la nature, ouverture pour orchestre d’Antonin Dvorák (sic !). 

Les musiciens furent-ils exaltés par les difficultés ? La soirée qu’ils offrirent au public aixois est à marquer d’une pierre blanche. Le Concerto pour piano en la mineur d’Edvard Grieg, seule œuvre concertante du maître norvégien, était porté par le jeu délié du jeune pianiste canadien Jan Lisiecki, repéré à seize ans par Deutsche Grammophon. L’intelligence de l’interprétation et une virtuosité technique qui ne cherche pas à briller mais se met au service de la partition, épousaient les mouvements passionnés de cette création de 1869. Est-ce l’année 69 ? Grieg a alors vingt-cinq ans et insuffle tous ses élans amoureux (il vient de se marier avec la chanteuse lyrique Nina Hagerup et sa fille Alexandra naît) dans une partition qui exprime les exaltations de l’amour, multiplie les contrastes, intègre des trames de la musique folklorique norvégienne. L’orchestre mené avec une précision enthousiaste par Alain Altinoglu dialogue avec le piano, répond à la fulgurance de ses cadences, enserre les motifs dans un puissant souffle romantique. La sensibilité précise du pianiste s’attachait à une œuvre de Chopin en bis, ovationné par une salle comble et comblée.

Alain Altinoglu Conductor @ Marco Borggreve

Alain Altinoglu @ Marco Borggreve

L’orchestre seul poursuivait l’enchantement avec Tableaux d’une exposition de Modest Moussorgski dans l’orchestration de Maurice Ravel). Rarement l’abord de cette œuvre est rendu avec une telle clarté. Les strates de l’écriture devenaient alors évidentes par un travail précis de chaque pupitre. Les dix tableaux enchâssés dans le fil de la « Promenade » du visiteur au cours de l’exposition varient de thèmes, de couleurs, de tonalité. Le mouvement de la visite suit celui de la marche jusqu’à l’apothéose du thème dans la célébrissime Grande Porte de Kiev. La subtile Sicilienne de Pelleas et Melisande de Fauré concluait en un bis d’une infinie délicatesse ce moment hors du temps.

Concert donné le 28 novembre au Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence.

Découvrir à nouveau Vivaldi!

Découvrir à nouveau Vivaldi!

Programme taillé sur mesure pour l’ensemble baroque Café Zimmermann que ce spectacle 100% Vivaldi entrelaçant musiques instrumentales et airs portés par l’étoile montante qu’est le contre-ténor Paul-Antoine Bénos-Dijan

La familiarité de Café Zimmermann avec les Théâtres, – douze années de résidence sont au compteur au Grand Théâtre de Provence et au Jeu de Paume- , permet la pointe d’humour du titre du dernier concert concocté autour de l’œuvre du prêtre roux : « Du nouveau ? Du Vivaldi ? ». En effet, l’ensemble est allé dénicher des pièces moins jouées que les sempiternelles, mais belles, Quatre saisons du compositeur vénitien ! Accomplissant un travail de recherches approfondies, Café Zimmemann, mené par Céline Frisch au clavecin et Pablo Valetti au violon, s’appuie sur les indications de manuscrits encore inédits, pour l’interprétation des pièces instrumentales et présente même deux inédits. « Du nouveau » donc sur instruments anciens et une phalange d’artistes talentueux réunis autour des deux fondateurs, Mauro Lopes Ferreira, David Plantier (violons), Nuria Pujolràs (alto), Petr Skalka (violoncelle), Davide Nava (contrebasse), Shizuko Noiri (luth), Alexandre Zanetta et Felix Polet (cors). On se laissait séduire par la Sinfonia anvanti l’opera Baiazet et sa joie exubérante. Non, rien à voir avec le Bajazet de Racine, le personnage tragique suit le modèle du jeune frère de Mourad IV Revan Fatihi (le « Conquérant d’Erevan ») de la première moitié du XVIIème siècle (afin de ne pas avoir de concurrents pour le trône, il fit assassiner ses deux cadets) tandis que le personnage de l’opéra de Vivaldi est inspiré du sultan ottoman Bayezid Ier qui fut fait prisonnier de guerre par le terrifiant guerrier turco-mongol Tamerlan aux débuts du XIVème siècle. Le Concerto pour deux cors en fa majeur RV 538 offrait à ces deux instruments des passages solistes et des duos d’une rare intensité sur des instruments difficiles (les cors de l’époque de Vivaldi ne connaissaient pas les pistons…).

Le clavecin rejoint le violoncelle en une mélancolie délicate, les cordes font écho aux arpèges des cornistes… L’ensemble coloré des instruments se pare de nouvelles intonations aux côtés de Paul-Antoine Bénos-Dijan dont la voix de haute-contre, déliée et expressive épouse les volutes mélodiques et leurs intentions avec brio. Les graves sont larges, les aigus superbement affirmés. Le jeune chanteur joue quasiment « à la maison », sa première formation s’est déroulée à Montpellier et il a déjà été applaudi au Jeu de Paume dans le rôle d’Ottone (Incoronazione di Poppea de Monteverdi lors de l’édition 2022 du Festival d’Aix-en-Provence). Il plie ses modulations aux acrobaties et appoggiatures en tout genre que réclame l’air du temps baroque. Cependant jamais les ornementations ne semblent inutiles, elles servent le propos, se fondent dans la ligne mélodique en nécessaires évidences. En bis, il donnera la réplique au cor solo tenu par Alexandre Zanetta, les deux musiciens rivalisent avec aisance, osent des variations nouvelles en une mutine musicalité que suit un auditoire fasciné.

On ne retiendra pas les quelques maladresses des cordes lors des passages les plus virtuoses, les partitions de Vivaldi sont loin d’être simples, le compositeur violoniste virtuose composait à l’aune de ses capacités. Mais la vivacité de l’ensemble, sa verve, son intelligence des textes, son harmonie générale, sa curiosité qui le pousse à sans cesse aborder des registres nouveaux, en font l’un des plus intéressants et attachants du moment.</p>
<p>Le 23 novembre, Jeu de Paume.  Café Zimmermann

Café Zimmermann © Jean-Baptiste Millot

On ne retiendra pas les quelques maladresses des cordes lors des passages les plus virtuoses, les partitions de Vivaldi sont loin d’être simples, le compositeur violoniste virtuose composait à l’aune de ses capacités. Mais la vivacité de l’ensemble, sa verve, son intelligence des textes, son harmonie générale, sa curiosité qui le pousse à sans cesse aborder des registres nouveaux, en font l’un des plus intéressants et attachants du moment.

Le 23 novembre, Jeu de Paume

Voyage in Leleuland

Voyage in Leleuland

« Born to groove » en création mondiale au GTP, une histoire forte d’enfances et de passions musicales sans frontières

Après des retrouvailles rocambolesques avec son tuba qui a mis trente heures pour effectuer le transit de Berlin où vit l’ancien tuba solo de l’Opéra de Marseille, à Aix, le jeune prodige Thomas Leleu déclinait son amour du « cross-over » au Grand Théâtre de Provence dans une création mondiale de Born to groove (CD paru le 21 mai 2021) en adjoignant à ses complices Laurent Elbaz (piano, claviers, arrangements), Yoann Schmidt (batterie), Kevin Reveyrand (basse), Jérôme Buigues (guitare) et François Chambert (saxophone, clarinette), l’Orchestre du Conservatoire Darius Milhaud placé sous la houlette de Michel Durand Mabire. Relier les instruments jazziques et ceux de l’orchestre « classique » permettait au musicien d’unir sur un même plateau ses goûts éclectiques, sa formation classique et son amour du jazz.

En préambule à la soirée, le tubiste livrait quelques explications sur l’histoire de l’instrument tuba et la multiplicité de ses formes, ce qui justifiait le désarroi général lors de l’attente interminable qui devait ramener son propre tuba à Aix, (le seul trouvé au conservatoire qui aurait pu le remplacer ne convenait pas vraiment !). Puis il donnait quelques pistes biographiques son parcours, le choc ressenti à la découverte de la mythique compagnie de disques Motown à neuf ans, son amour du jazz qu’il jouait en cachette entre les cours traditionnels du conservatoire, évoquait les encouragements de son frère : « suis ton instrument ! ». « En effet, sourit le jeune musicien, c’est lui qui me mène. Dans ce spectacle il y a des compositions que j’ai faites à quinze ans sur le piano de ma mère, j’en avais gardé les enregistrements. Ici, c’est un rêve d’enfant, d’ado, qui se réalise ». 

Thomas Leleu @ Thomas Ales

Thomas Leleu @ Thomas Ales

Révélation instrumentiste aux Victoires de la Musique 2012, le « Paganini du tuba » apporte sa fraîcheur sa curiosité, son empathie, son intelligence, sa vivacité : la scène semble se transformer en cour de récréation, en lieu de tous les possibles, univers de joie partagée, de souvenirs, d’émotions. La musique voyage, nous donne rendez-vous en Afrique, au Brésil, s’attarde sur le Corcovado et la plage de Sao Paulo. Celui qui « rêvait de vivre toutes les musiques » part à la rencontre des lieux de la planète, le transcrit dans sa propre pâte, rend lumineux son Melton Meinl Weston, dialogue avec les autres instrumentistes dont les solos éblouissants se lovent sur les nappes sonores de l’orchestre. 

Le tuba, cet instrument délaissé, « un quart d’heure sur les six d’un opéra de Wagner », devient le socle des mélodies et des rythmes, s’envole en improvisations élégantes et passionnées, épouse la danse de son instrumentiste. Un thème de Schubert vient flirter avec le swing, on s’envole pour « Leleuland » (nom donné par le pianiste et arrangeur, fidèle depuis les débuts du jeune soliste). Le monde s’ouvre à tous les courants les mêle sans les oblitérer. On est touché par la capacité intacte d’émerveillement de l’enfant devenu grand et qui a la planète comme aire de jeu. Un appel à la beauté des êtres et des choses plus que nécessaire alors que la folie de certains cherche à la nier.

Concert donné le  2 décembre au GTP, Aix-en-Provence