Cathy Heiting en concert, c’est toujours un évènement, même sur des répertoires que l’on a entendus par elle. La scène lui va, le chant dans tous ses états, aussi. La voix s’égare dans les hauteurs, plonge, murmure, module, part en trilles, en scats maîtrisés, s’élargit en amples phrasés, se concentre sur un fil ténu, vibre… il semble que toutes les techniques de chant soient mises en œuvre, du lyrique au jazz à la chanson populaire, parfois dans un même morceau avec une liberté folle sur l’échelle des trois octaves naturelles de l’interprète. 

À la Manufacture, elle proposait sa dernière création Unconditional, dont elle avait donné la primeur début 2024 au Petit Duc.
Le projet a encore mûri, les accompagnements sont encore plus fluides et inventifs, le concert 2024 déjà si lumineux (lire ici) est habité d’une véritable grâce.
Difficile d’oublier le temps suspendu où le duo Cathy Heiting / Sylvain Terminiello (contrebasse) semble recomposer le monde, la connivence évidente entre les instrumentistes, Samuel Bobin (batterie), Renaud Matchoulian (guitare électrique), Ugo Lemarchand (piano et saxophone ténor), leurs solos inspirés, leurs dialogues avec le chant ou leurs apartés qui tissent des conversations invisibles.

Cathy Heiting Quintet © Petit Duc

Cathy Heiting Quintet © Petit Duc

On aimerait trouver l’enregistrement de cette pépite… « les enregistrements sont faits, mais nous n’avons pas les fonds nécessaires pour presser les disques, soupire Cathy Heiting. Certes, l’album existe sur toutes les plateformes, mais tenir l’objet dans les mains c’est tout de même autre chose!!!
Appel à contribution est lancé !
Quoi qu’il en soit, restons en PLS aux côtés de cette fabuleuse artiste ! Attention, le PLS de Cathy Heiting c’est le « Positive Love Song » !

Découverte !

Généreuse, Cathy Heiting offrait en première partie de son concert, en partenariat avec le Conservatoire d’Aix-en-Provence, la découverte éblouie du tout jeune Victor Steil (répertoire et compositions) dont l’accordéon prend des sonorités d’orgue, retourne à des accompagnements populaires, nous entraîne du côté de Yann Tiersen, sait déjà mêler humour et gravité. Accompagné d’Ulysse Delhaye, Gustave Corruble (guitares) et Elodie Jacquens (basse), il passe de pièces instrumentales à des chants superbement écrits. Le « Nougaro de Marseille » effleure le monde et les êtres avec une tendresse teinté de nostalgie et d’une certaine espièglerie et laisse deviner « derrière tes yeux la ville »… Une étoile à suivre !

Concert donné le 13 mars à la Manufacture, Aix-en-Provence

Pour les « inconditionnels », le quintet  jouera le 6 juillet aux Soirs d’été de Silvacane.